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vendredi 6 septembre 2013

Grands stades, mégalomanie et inhumanité...

Qatar Airways, Le nouveau sponsor officiel du FC Barcelone, a imaginé dans un spot à quoi ressemblerait un pays aux couleurs du Barça...  



Margot Baldassi dans [pop-up] urbain, Conseil en prospective urbaine fait une analyse particulièrement fouillée et critique sur "l'urbanité sportive" de demain et les nouveaux (grands) stades qui sont en train de sortir de terre. 

Sa réaction est sans ambiguité:
«Plutôt mourir.Plutôt mourir que de voir se concrétiser l’imaginaire de la ville-stade que nous proposent conjointement Qatar Airways le FC Barcelona, dans un spot fraîchement publié. N’allez pas croire que cette publicité soit mauvaise : au contraire, elle est particulièrement puissante, et son succès n’est pas anodin (postée hier, la vidéo dépasse déjà le million de vues dans sa seule version anglaise).Puissante, d’abord parce qu’elle regorge d’un nombre stupéfiant de signes et de symboles, qu’il est possible de décrypter à l’aune des tendances actuellement dominantes en architecture et urbanisme.Puissante, aussi et surtout parce qu’elle matérialise ce que sera sûrement l’urbanité sportive des prochaines années. Certains y verront un réjouissant signal faible : nous y voyons plutôt un signal d’alarme à tirer prestement : il y a là tout ce que l’on ne souhaite pas pour nos villes
En conclusion, elle renvoie aux propos de Ludovic Lestrelin, sociologue impartial du sport et du supportérisme :
« On assiste depuis plusieurs décennies à la fin de la version localisée du spectacle sportif, telle qu’on vient de la décrire, et à l’avènement d’un spectacle organisé autour de l’enjeu de rassemblement de téléspectateurs, plus que de spectateurs, dans une aire géographique qui n’est même plus nationale.
Cela se traduit par une intense circulation : circulation des joueurs eux-mêmes, des entraîneurs, dirigeants, mais aussi des équipes (tournées d’exhibition), des images (via la TV et aujourd’hui Internet), des produits dérivés, des compétitions, via la délocalisation de rencontres prestigieuses. [...]
À mes yeux, le paradoxe, malgré tout, tient au fait qu’un club n’est jamais aussi fort et attractif, bien au-delà de son environnement proche, que lorsqu’il exprime une identité territoriale affirmée. Il suffit de regarder l’OM en France ou le Barça en Espagne qui rassemblent de très nombreux « supporters à distance » qui ne sont pas des exilés. Ces derniers sont aussi très attachés aux hauts lieux qui symbolisent le club qu’ils souhaitent s’approprier temporairement en se rendant sur place. »



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